Le Livre d’Urantia
Fascicule 55
2. Mort et transfert
La mort physique naturelle n’est pas inévitable pour les humains. La majorité des êtres évolutionnaires avancés, citoyens de mondes parvenus à l’ère finale de lumière et de vie, ne meurent pas ; ils sont transférés directement de la vie dans la chair à l’existence morontielle.
Cette expérience de transfert de la vie matérielle à l’état morontiel — la fusion de l’âme immortelle avec l’Ajusteur intérieur — a lieu avec une fréquence qui s’accroit proportionnellement au progrès évolutionnaire de la planète. Au début, seuls quelques mortels au cours de chaque âge atteignent les niveaux de progrès spirituel permettant le transfert, mais, avec le commencement des âges successifs inaugurés par les Fils Instructeurs, il se produit de plus en plus de fusions avec l’Ajusteur avant la fin de la vie, de plus en plus longue, de ces mortels en progrès ; et, à l’époque de la mission terminale des Fils Instructeurs, environ un quart de ces mortels superbes sont exempts de la mort naturelle.
Plus tard encore dans l’ère de lumière et de vie, les créatures médianes ou leurs associés sentent l’approche de l’état où une âme va probablement s’unir avec son Ajusteur. Ils le signifient aux gardiens de la destinée qui, à leur tour, communiquent le renseignement au groupe finalitaire sous la juridiction duquel le mortel travaille. Ensuite, le Souverain Planétaire invite ce mortel à se démettre de toutes ses fonctions planétaires, à faire ses adieux à son monde d’origine et à se présenter au temple intérieur du Souverain Planétaire pour y attendre le transit morontiel, l’éclair de transfert entre le domaine matériel de l’évolution et le niveau morontiel de progression préspirituelle.
Quand la famille, les amis et le groupe de travail du candidat à la fusion se sont réunis dans le temple morontiel, ils se répartissent autour de la scène centrale où les candidats à la fusion se reposent en causant librement avec leurs amis rassemblés. Un cercle intermédiaire de personnalités célestes est mis en place pour protéger les mortels matériels de l’action des énergies qui se manifestent au moment où jaillit « l’éclair de vie » délivrant des liens de la chair mortelle le candidat à l’ascension. Cet éclair opère sur le mortel évolutionnaire toutes les transformations que la mort naturelle effectue sur ceux qu’elle délivre de la chair.
Beaucoup de candidats à la fusion peuvent être rassemblés en même temps dans le temple spacieux. Quelle merveilleuse occasion pour les mortels de se réunir ainsi pour assister à l’ascension de leurs bienaimés dans des flammes spirituelles, et quel contraste avec les âges antérieurs où les mortels devaient livrer leurs morts à l’emprise des éléments terrestres ! Les scènes de pleurs et de lamentations, qui caractérisent les époques primitives de l’évolution humaine, sont maintenant remplacées par une joie extatique et un enthousiasme sublime tandis que ces mortels connaissant Dieu font des adieux temporaires à leurs bienaimés et sont dissociés de leurs attaches matérielles par les feux spirituels de la splendeur ardente et de la gloire ascendante. Sur les mondes ancrés dans la lumière et la vie, les « funérailles » sont des occasions de joie suprême, de satisfaction profonde et d’espérance inexprimable.
L’âme de ces mortels en progrès est de plus en plus remplie de foi, d’espoir et d’assurance. L’esprit qui imprègne les spectateurs entourant le sanctuaire de transition ressemble à celui d’amis et de parents joyeux qui assisteraient aux examens de diplôme d’un candidat de leur groupe, ou qui se réuniraient pour être témoins de l’octroi d’un grand honneur à l’un des leurs. Il serait certainement avantageux que des humains moins évolués apprennent quelque peu à considérer la mort naturelle avec la même gaieté et le même enjouement.
Après l’éclair de fusion, les observateurs mortels ne peuvent plus rien voir de leurs compagnons transférés. Les âmes transférées se rendent directement par transit d’Ajusteurs à la salle de résurrection du monde approprié d’éducation morontielle. Les affaires concernant le transfert de mortels vivants au monde morontiel sont supervisées par un archange affecté à la sphère le jour où celle-ci a été ancrée dans la lumière et la vie.
À l’époque où un monde atteint le quatrième stade de lumière et de vie, plus de la moitié des mortels quittent la planète par transfert en s’élevant hors du monde des vivants. La diminution du nombre des morts se poursuit constamment, mais je ne connais aucun système dont les mondes habités, même ancrés depuis longtemps dans la vie, soient entièrement délivrés de la mort naturelle comme technique pour échapper aux liens de la chair. Et, jusqu’à ce que cet état supérieur d’évolution planétaire soit uniformément atteint, il faut que les mondes d’entrainement morontiel de l’univers local continuent à servir de sphères éducatives et culturelles aux progresseurs morontiels en évolution. L’élimination de la mort est théoriquement possible, mais, d’après ce que j’ai observé, elle ne s’est pas encore produite. Peut-être ce statut est-il susceptible d’être atteint dans les lointaines étapes futures des époques successives marquant le septième stade de l’ancrage dans la vie planétaire.
Les âmes transférées durant les âges d’épanouissement des sphères ancrées ne passent pas par les mondes des maisons. Elles ne séjournent pas non plus sur les mondes morontiels du système ou de la constellation en tant qu’étudiants. Elles ne passent par aucune des phases primitives de la vie morontielle. Ces ascendeurs mortels sont les seuls qui évitent d’aussi près la transition morontielle entre l’existence matérielle et le statut semi-spirituel. L’expérience initiale de ces mortels saisis-par-le-Fils dans leur carrière ascendante a lieu dans les services des mondes de progression du siège de l’univers local. Partant ensuite de ces mondes d’étude de Salvington, ils retournent comme instructeurs sur les mondes qu’ils ont court-circuités et se dirigent ensuite vers l’intérieur, vers le Paradis, par la route établie pour l’ascension des mortels.
Si vous pouviez seulement visiter une planète à un stade avancé de développement, vous saisiriez vite les raisons qui motivent une réception différenciée des ascendeurs sur les mondes des maisons et sur les mondes morontiels supérieurs. Vous comprendriez aisément que des êtres quittant ces sphères hautement évoluées sont prêts à reprendre leur ascension vers le Paradis bien avant la moyenne des mortels arrivant d’un monde désordonné et arriéré comme Urantia.
Quel que soit le niveau d’aboutissement planétaire d’où les hommes partent pour s’élever aux mondes morontiels, les sept sphères des maisons leur fournissent d’amples occasions d’acquérir par expérience comme maitres-élèves toutes les notions qui leur manquent à cause du statut avancé de leur planète natale.
L’univers ne manque jamais d’appliquer ces techniques d’égalisation destinées à veiller à ce que nul ascendeur ne soit privé de rien d’essentiel à son expérience d’ascension.